Monter les uns contre les autres ! Utiliser la différence des esclaves pour semer la division. Hommes contre femmes, les peaux foncées contre les esclaves à peaux claires. Ceux qui vivent sur les collines contre ceux qui vivent dans les vallées, les esclaves du nord contre les sudistes ainsi que l’est contre l’ouest et réciproquement. Les esclaves moins âgés devaient respecter les plus âgés et les plus âgés devaient se méfier des plus jeunes. Il était coutumier d’imposer des croyances, notamment la supériorité par rapport au physique (la taille, la couleur de peau, le sexe, la texture des cheveux). Les personnes intelligentes étaient mieux perçues que d’autres. Grâce à cette méthode, chaque esclave s’auto-convainc de le rester. C’est ancré en lui que cela devient un héritage familial. Quand les gens sont divisés et absorbés par la haine mutuelle, ils détournent leur attention des véritables enjeux : l’injustice et la perte de liberté. Ils ne voient ni les vrais problèmes, ni ceux qui en sont responsables.
Vous connaissez peut-être le fameux discours de William Lynch, qui a proposé une solution très efficace pour garder les esclaves serviles : contrôler les esprits avant de contrôler les corps. Ce qui a permis de changer le mode même de “fabrication d’esclave ».
Pendant des siècles, l’Amérique a déporté plus de 12 millions d’esclaves depuis l’Afrique afin de les faire travailler dans les champs ou différents travaux difficiles. Au fil des années, il était devenu de plus en plus difficile de garder les esclaves soumis, voire même impossible, car certains esclaves tentaient de fuir le mode de vie imposé par leurs maîtres. La question à se poser devenait de plus en plus nécessaire : Comment garder les esclaves serviles ?
L’envie d’une révolution s’était installée petit à petit dans les esprits des esclaves. Avec la libération des dizaines de milliers d’entre eux par les Anglais, vers le XVIIᵉ siècle pendant la guerre de l’indépendance, il était de plus en plus difficile de garder les esclaves soumis. Ces esclaves tuaient les animaux, brûlaient les champs et causaient des incendies dans le but de se venger.
Alors, à ce moment, William Lynch, un maître d’esclaves anglais vers les années 1712, a proposé cette solution d’esclavage moderne. En convainquant les esclaves de rester esclaves dans leurs têtes pour toute la vie.
Auparavant, l’esclavage était par la force, par la violence et consacré à une race et couleur spécifique. Attachés pendant des jours dans des arbres, fouettés, privés de nourriture, brûlés vifs, tous types de punitions étaient permis afin de soumettre ces esclaves aux ordres de leurs maîtres.
Tandis qu’avec cette nouvelle méthode, l’esclavage s’est généralisé à tous types de races et de couleurs. Elle a également facilité le façonnage et la soumission des esclaves pour leurs propriétaires. Diviser les gens et ils seront occupée à se détester au lieu de penser au vrais problèmes qui sont l’injustice et le manque de la liberté.
Aujourd’hui, l’esclavage se fait par la manipulation sociale. Plus douce et efficace mais plus dangereuse. Elle n’est plus consacré à une race ou couleur de peau particulier.
En quoi la manipulation sociale est un moyen de contrôle de masse ?
Nous allons voir quelques formes et méthodes de la manipulation sociale de manière générale. Je ferai d’autres articles pour développer un peu plus certaines de ces méthodes en donnant des solutions pour mieux les éviter.
Certaines de ces méthodes existent depuis toujours, car elles sont ancrées dans la nature humaine. Par exemple, lorsque plusieurs individus se rassemblent, des phénomènes comme l’effet de groupe ou les émotions sociales apparaissent spontanément. Cependant, des individus mal intentionnés savent provoquer ou exploiter ces dynamiques pour atteindre leurs objectifs. Connaître ces méthodes permet peut-être de mieux s’en prémunir.
Effet de groupe et pression sociale
- Conformisme forcé : pousser une personne à agir selon les normes d’un groupe sous peine d’exclusion.
 - Obéissance à l’autorité : exploiter un statut ou un rôle hiérarchique pour imposer une influence.
 - Effet de mode : faire pression en présentant un comportement ou une idée comme étant la norme.
 - Harcèlement collectif : créer une pression sociale intense pour forcer une personne à se conformer.
 
Isolement social
- Éloignement progressif : éloigner une personne de son entourage pour réduire son soutien.
 - Rupture des liens familiaux et amicaux : dénigrer ou interdire certaines relations pour créer une dépendance.
 - Contrôle des interactions : surveiller et filtrer les communications pour limiter les influences extérieures.
 
Faux consensus et manipulation des perceptions
- Effet d’opinion majoritaire : faire croire qu’une idée est acceptée par tout le monde pour forcer l’adhésion.
 - Illusion de choix : donner une impression de libre arbitre tout en orientant les options.
 - Déformation de la réalité : exagérer ou minimiser une situation pour modifier la perception d’un individu.
 
Utilisation des émotions sociales
- Culpabilisation collective : faire porter la responsabilité d’un échec ou d’un problème à une personne pour la manipuler.
 - Manipulation par la honte : exposer publiquement une erreur ou un défaut pour forcer une personne à se conformer.
 - Comparaison toxique : comparer constamment une personne à une autre pour la rabaisser ou la contrôler.
 
Contrôle par le statut et la réputation
- Valorisation sélective : attribuer de la reconnaissance uniquement quand la personne se conforme aux attentes.
 - Valorisation sélective : attribuer de la reconnaissance uniquement quand la personne se conforme aux attentes.
 - Création d’une dette sociale : offrir des faveurs pour créer un sentiment d’obligation future.
 
Exploitation des relations et des réseaux sociaux
- Triangle dramatique : jouer le rôle de victime, persécuteur ou sauveur pour manipuler les relations.
 - Briser la confiance mutuelle : semer le doute entre amis ou collègues pour mieux contrôler les interactions.
 - Rumeurs et désinformation : propager des fausses informations pour influencer l’opinion d’un groupe sur une personne.
 
Engagement forcé et manipulation des promesses
- Pied-dans-la-porte : obtenir un petit engagement initial pour forcer progressivement des engagements plus importants.
 - Porte-au-nez : demander d’abord quelque chose d’exagéré pour obtenir un compromis plus acceptable.
 - Leurre et attrape-nigaud : faire croire à une opportunité pour piéger une personne dans un engagement désavantageux.
 
Exclusion et punition sociale
- Menace d’exclusion : faire pression en laissant entendre qu’une personne sera rejetée si elle ne se conforme pas.
 - Chantage affectif social : menacer de retirer amitié, amour ou soutien en cas de désobéissance.
 - Dynamique de bouc émissaire : accuser une personne des problèmes d’un groupe pour la contrôler ou la marginaliser.
 
Le but ultime de ces méthodes est de contrôler les gens dans leurs têtes. Quiconque utilise ces méthodes restreint la liberté et engendre l’injustice.
Aujourd’hui, ces méthodes de manipulation passent largement par le contrôle de l’information, notamment à travers les médias, les réseaux sociaux et d’autres canaux de communication
Il est tout à fait naturel que l’être humain n’aime pas être culpabilisé, montré du doigt, exclu de son entourage, ou pire encore, harcelé.
La manipulation sociale devient un outil de contrôle de masse lorsque la peur d’être montré du doigt, moqué, culpabilisé, dévalorisé ou dénigré empêche une personne de défendre ses droits et ses valeurs. Il n’est pas normal que cette peur soit utilisée comme instrument de pouvoir ou de contrôle d’esprit.
Einstein disait : “Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui regardent sans rien faire.” Il faut également savoir que nous avons pour devoir et responsabilité de défendre les valeurs fondamentales comme la liberté, la justice…
Ces méthodes ne sont pas seulement utilisées par les dictateurs, elles sont également employées par des États souverains dans leurs conflits, notamment à travers la guerre de l’information, la guerre cognitive, la désinformation, la propagande, et d’autres stratégies similaires. Mais jusqu’où ces pratiques, qui brouillent les frontières entre vérité et manipulation, peuvent-elles être légitimées au nom de la défense des intérêts nationaux sans compromettre les principes démocratiques ?
Pour en savoir plus sur comment réellement ces manipulations sont faites, pour quelle raison elles fonctionnent et comment les éviter, je ferai d’autres articles dans ce blog.
J’aimerais bien connaître vos avis sur le sujet dans les commentaires.
Note : certaines de ces exemples peuvent être de la manipulation, uniquement lorsque les intentions de la personne sont mauvaises. Cet article a seulement pour but éducatif. Je compte donc sur vous pour être bienveillant.
Article suivant : Comment un dictateur contrôle-t-il sa population ?
Article rédigé par Abdulilah Lafrai.
- Discours de William Lynch dans le livre de “the Willie Lynch letter and the making of a slave”
 
Pouvoir de la connaissance pour déjouer la manipulation
L’information, un actif stratégique à haute valeur

